Pseudo-racisme, pseudo Grenelle, pseudo contestation, vraies luttes sociales
L'intervention "raciste" de Brice Hortefeux ne me parait pas si raciste que ça. J'ai vu le truc dans son contexte. C'est con, mais j'aurais pu le dire en situation. Enfin pas comme ça, mais quand même il est de droite, ses blagues racistes sont un peu plus connes que les notres ! C'est vrai qu'il est sensé être responsable, mais bon c'est pas non plus un contexte très officiel. De la même façon, bien qu'un peu moins, le précédent incident du prefet n'était pas si grave non plus. Un peu grave, pas tant que ça. Moi qui suit toujours pas rano je me demande si c'est pas une stratégie, style : vous voyez les gens peuvent dire qu'on est raciste, mais en fait ce sont des petits faits, de la rigoloade.
Parce que du racisme il y en a vraiment et du lourd. La société française est raciste, souvent. Non seulement raciste mais anti-pauvre aussi. C'est lié je vais essayer de montrer comment. L'idée c'est de masquer la lutte de classe. La lutte des classes c'est fini. Il n'y a plus de classe ouvrière. Maintenant ce sont des classes moyennes. Sauf que les pauvres, nous on les voit encore. Tu as lu Michel Clouscard ? c'est pas mal, plutot pas mal. "Neo fascisme et idéologie du désir" raonte bien ce phénomène. En étant raciste, la société peu s'unir autour des classes moyennes, puisque les plus pauvres (immigrés en majorité) sont écartés. Donc il n'y aurait plus de classe ouvrière. Si on est raciste on peut s'entendre entre nous français, fini les pauvres, les immigrés, les communistes. Qui sont de toutes façon des criminels dans le langage médiatique. Escamotage des rapports de production, tout se fait maintenant sur l'appartenance, l'intégration.
Et pour les boycots, c'est un peu pareil, comme pour l'écologie façon taxe carbonne. On s'attaque à la consommation, ça c'est de la contestation bien gentillette ! Parce que Marx le dit, Ellul le rappele, Clouscard le redit encore : la lutte sociale s'appuye forcement sur l'analyse des moyens de production. Parler de consommation, c'est une diversion bien pratique de la bourgeoisie (qui consomme, elle qui critique la consommation ! ). Toute analyse, et donc toute action doit se porter sur le processus de production.
C'est visible pour l'écologie. C'est pas trois centimes à la pompe qui vont changer le monde par ricochet. C'est la façon de faire l'agriculture, celle de produire des objets, qui pollue. Et c'est aussi à ce niveau, ce seul niveau de la production, qu'on peut intervenir pour changer la vie du travailleur. La lutte des classes, la vraie, passe forcément par là. La critique de la consommation, critique bien sagement consommée elle aussi, par les moyens les moins refractaires possibles, pour se donner un style, n'est qu'une occultation de la lutte des classes.
Tiens, par hasard, je reparle des secteurs primaires et secondaires, les deux secteurs sacrifiés, la destruction des paysans, la mise au placard des ouvriers. Pendant que le tertiaire nous produit une petite classe moyenne, initiée à la consommation (et à sa critique !) qui crie au racisme. Ces mêmes classes moyennes qui méprisent par ailleurs le bon franchouillard dans sa brousse et le bon sauvage passé directement du bled à la banlieue. Ceux qui n'ont pas la même éducation qu'eux, la même intégration dans le système (vous souvenez-vous au passage d'Ivan Illich, qui proposait de déscolariser la société, l'école en tant qu'initiation au système). Contestation commercialisée, aisément récupérée par le système, puisqu'elle en a l'odeur et le goût, la marque de fabrication.
Parce que du racisme il y en a vraiment et du lourd. La société française est raciste, souvent. Non seulement raciste mais anti-pauvre aussi. C'est lié je vais essayer de montrer comment. L'idée c'est de masquer la lutte de classe. La lutte des classes c'est fini. Il n'y a plus de classe ouvrière. Maintenant ce sont des classes moyennes. Sauf que les pauvres, nous on les voit encore. Tu as lu Michel Clouscard ? c'est pas mal, plutot pas mal. "Neo fascisme et idéologie du désir" raonte bien ce phénomène. En étant raciste, la société peu s'unir autour des classes moyennes, puisque les plus pauvres (immigrés en majorité) sont écartés. Donc il n'y aurait plus de classe ouvrière. Si on est raciste on peut s'entendre entre nous français, fini les pauvres, les immigrés, les communistes. Qui sont de toutes façon des criminels dans le langage médiatique. Escamotage des rapports de production, tout se fait maintenant sur l'appartenance, l'intégration.
Et pour les boycots, c'est un peu pareil, comme pour l'écologie façon taxe carbonne. On s'attaque à la consommation, ça c'est de la contestation bien gentillette ! Parce que Marx le dit, Ellul le rappele, Clouscard le redit encore : la lutte sociale s'appuye forcement sur l'analyse des moyens de production. Parler de consommation, c'est une diversion bien pratique de la bourgeoisie (qui consomme, elle qui critique la consommation ! ). Toute analyse, et donc toute action doit se porter sur le processus de production.
C'est visible pour l'écologie. C'est pas trois centimes à la pompe qui vont changer le monde par ricochet. C'est la façon de faire l'agriculture, celle de produire des objets, qui pollue. Et c'est aussi à ce niveau, ce seul niveau de la production, qu'on peut intervenir pour changer la vie du travailleur. La lutte des classes, la vraie, passe forcément par là. La critique de la consommation, critique bien sagement consommée elle aussi, par les moyens les moins refractaires possibles, pour se donner un style, n'est qu'une occultation de la lutte des classes.
Tiens, par hasard, je reparle des secteurs primaires et secondaires, les deux secteurs sacrifiés, la destruction des paysans, la mise au placard des ouvriers. Pendant que le tertiaire nous produit une petite classe moyenne, initiée à la consommation (et à sa critique !) qui crie au racisme. Ces mêmes classes moyennes qui méprisent par ailleurs le bon franchouillard dans sa brousse et le bon sauvage passé directement du bled à la banlieue. Ceux qui n'ont pas la même éducation qu'eux, la même intégration dans le système (vous souvenez-vous au passage d'Ivan Illich, qui proposait de déscolariser la société, l'école en tant qu'initiation au système). Contestation commercialisée, aisément récupérée par le système, puisqu'elle en a l'odeur et le goût, la marque de fabrication.