Féminisme - ne pas confondre lutte sociale et lutte idéologique

Publié le par Desbabas

En réponse aux commentaires de cette photo sur le site du grand soir. http://www.legrandsoir.info/local/cache-vignettes/L500xH509/ne-pas-con-2-b1a21.jpg

 

Un commentaire dit que dès que l'on aborde le sujet religion on parle d'oppression de la femme, je dirais plutôt en ce moment, dès que l'on parle d'oppression de la femme, les discours antireligieux fusent. Comme si les croyants avaient de moins bonnes relations de couples ou traitaient moins bien leurs femmes que les autres ...

Alors qu'on sait que les problèmes des femmes ont tendance à être transversaux, et touchent aussi bien les classes populaires que les classes aisées, les étrangers que les français, etc ...

Oui le catholicisme romain a proposé une théologie assez discriminante de la femme. De même certains musulmans que l'on met sur le devant de la scène. Ici encore le problème de l'oppression des femmes est assez transversal, et ceux qui ont quelque culture religieuse savent bien que ce n'est ni le discours du Christianisme ni celui de l'Islam que d'opprimer. Mais savent aussi que leurs religion sont souvent instrumentalisées pour des questions de pouvoir ou d'ingérences.

Transversal au point aussi que certains écologistes, que j'appèlerai volontiers religieux parlent d'une place naturelle de la femme, assez rétrograde. Là encore ce ne sont pas tous les écolos, mais bien une frange qu'il importe de délimiter. Voir d'ailleurs ce petit billet sur une remise en cause tranquille de la laïcité par encore d'autres écolos.

Pour moi tout discours sain de libération de la femme doit partir du constat des différentes oppressions subies pour trouver les moyens de lutter contre. Violence, taches ménagères et familiales, situation professionelle, prostitution... Pour faire cesser toutes ces oppressions, il faut prendre des mesures, et bien souvent des mesures sociales. A contrario tous les discours qui, sous couvert de faire évoluer les mentalités ne parlent que d'idéologie, laissent la porte ouverte à toutes les récupérations, dont font partie les récupérations racistes que l'on observe en ce moment.

 

Encore faut-il savoir de quoi l'on parle, et s'il y a quelque chose qui se fait rare, c'est l'analyse de fond. On ne cherche pas à comprendre, mais à toujours poser des préjugés, des jugements moraux. Les croyants sont comme ça. Les étrangers comme-ci, les écolos comme ça ... Personne n'en sait rien, mais tout le monde partage les mêmes schémas, qui sont faux.

 

C'est pour ces raisons que j'affirme que le combat pour les femmes ne doit pas être un combat idéologique, mais un combat pratique, social. Tout comme l'écologie, ou le social, ou tout autre combat, il ne doit pas se prêter aux récupérations douteuses. Et pour cela, il doit impérativement être basé sur une analyse complete des faits, et sur des propositions de gauche, c'est à dire égalitaires et universelles. En aucun sur un discours moral, ou sur une ethique nationale, culturelle.

 

 

La complexité des mouvements de pensée est rarement expliquée, et c'est dans cette confusion que le fascisme peut pousser. Parce qu'il joue toujours un discours ambigüe, qui lui permet de défendre tout et n'importe quoi.

Par exemple qui sait que le fascisme

  • est un mouvement, qui a toujours compté sur les extrémistes religieux pour encadrer la population quand celle-ci est croyante, mais a également toujours lutté contre le monothéisme parceque montohéismes et fascisme sont deux options philosophioquement contradictoires ?
  • est une idéologie holiste qui se réclame de l'écologie tout en proposant une société technicienne et militarisée ?
  • est une hypocrisie sociale qui prétend défendre les pauvres et s'allie aux patrons contre les revendications populaires ?

Le fascisme repose lui toujours sur les mêmes bases : répression des mouvements sociaux, division de la classe populaire en sous parties (principalement en excluant les étrangers, mais d'autres variantes sont possibles) et proposition d'une union d'intérêt qui n'est plus une union de classe mais une union idéologique.

 

C'est pour cela qu'Alain Soral parle de réconciliation nationale au lieu d'unité populaire. Que Thierry Meyssan affirme récemment que la lutte contre le sionisme est plus importante que la lutte de classe. Tandis que d'autres font du combat contre l'Islam la priorité en France. Ou d'autres encore font miroiter un capitalisme vert, une écologie consumériste. Toutes ces personnes cherchent à diviser les classes populaires autour de débats moins larges. Pour éviter une remise en cause globale du capitalisme, remise en cause qui aiderait elle à défendre tout à la fois les femmes, les étrangers et la planète.

 

Publié dans Démystification

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